Il faut amener les professionnels à revoir leurs méthodes et rassurer les commissaires aux comptes de petites SAS.

Philippe Arraou et Denis Lesprit, les deux présidents du groupe de travail paritaire sur la complémentarité expert-comptable/commissaire aux comptes (composé respectivement de cinq membres de l’Ordre et de la Compagnie) ont décidé de poursuivre les travaux entrepris au cours de la mandature précédente pour démontrer la complémentarité entre l’expert-comptable et le commissaire aux comptes, notamment dans un petite entité. « Il est essentiel, au moment où les deux professionnels sont parfois défiés sur le front réglementaire, que ce soit sur le thème de la simplification des procédures comptables ou du relèvement des seuils d’audit, d’optimiser nos missions réciproques pour démontrer à la PME la valeur ajoutée de chaque professionnel » explique Denis Lesprit, le représentant de la CNCC. Une plaquette présentant les interventions respectives, distribuée notamment au Congrès de l’OEC à Dijon et un atelier de sensibilisation organisé aux Assises de la Compagnie seront suivis début 2014 par le lancement d’une formation dont l’objectif principal est d’aider l’auditeur à adapter ses travaux lorsqu’un expert-comptable est déjà intervenu. « Car la problématique est bien celle-là, précises Philippe Arraou, le représentant de l’Ordre des experts-comptables, il faut amener les professionnels à revoir leurs méthodes et rassurer les commissaires aux comptes de petites SAS, car ils ont souvent peur de ne pas avoir suffisamment appliqué les normes d’audit. Le CAC pourra pourtant adapter sa mission si l’expert-comptable a appliqué toutes les diligences qui lui incombent dans le cadre de la NP2300 ». Cette approche s’inscrit dans la droite ligne du pack PE qui a déjà démontré qu’une approche proportionnées à la taille de l’entité était possible. 

En s’appuyant sur ces outils adaptés à la PME et sur le travail déjà réalisé par l’expert-comptable, il sera possible au CAC de remplir ses obligations avec un budget horaires moyen de 40 heures. « La formation démontrera à l’auditeur pourquoi il n’a pas à faire telle ou telle diligence mais aussi l’esprit de la coordination entre les deux professionnels », précise Philippe Arraou. En se basant sur les trois mots clés choisis pour résumer cette démarche conjointe « se rencontrer, se parler, partager », Denis Lesprit insiste sur l’intérêt commun de ce partage : « évident pour le CAC, c’est un jeu gagnant gagnant cas l’expert-comptable a également intérêt à accomplir pleinement sa mission et à cultiver l’image de la profession du chiffre dans sa double composantes ».