En matière de savoir-faire l’initiative la plus remarqué est le pack PE

Sur les 220 000 mandats de CAC, près de 80 % concernent de petites entités. C’est dire si le Commission PE est stratégique pour la profession. Et ce d’autant que, comme le rappellent ses deux Président Denis Lesprit et Franck Basin, la majorité des auditeurs, déstabilisée par les évolutions réglementaires, doit être accompagnée. La commission PE agit comme une « task force » en constituant des groupes de travail à chaque dois qu’il faut adapter une pratique à la mission dans la petite entreprise. « Mettre à disposition des auditeurs des outils adaptés à la petite entité, mais aussi travailler à l’amélioration de la relation entre le CAC et son client sont nos deux axes de travail : le savoir-faire et le savoir-être » résume Franck Basin, qui co-préside la Commission depuis le début de la mandature. Car la mission du commissaire aux comptes est souvent mieux perçue dans les grosses structures que dans les plus petites. « Dans les petites entreprises, le travail effectué n’est pas assez valorisé et la perception de la profession peut être « abaissée » à un coût honoraires » résume Denis Lesprit qui fût aux côtés de Jean-François Mallen le premier Président de la Commission PE, lancée en 2005. Composée de représentants régionaux et de membres de commission transversales, le Commission rassemble sa formation plénière pas moins d’une quarantaine de membres.

En matière de savoir-faire, l’initiative la plus remarquée est le Pack PE, réalisé par le groupe « outils et guides », dont le succès a montré qu’il répondait à un réel besoin d’adaptation de la part des confrères. Succès d’ailleurs exporté à l’étrangers, puisque la Belgique a repris la formule et qu’elle est aujourd’hui demandée par les pays d’Europe de l’Est, d’Afrique et d’Amérique du sud. Succès également mesuré dans un étude de septembre dernier, révélant que plus de 4 000 confrères avaient déjà téléchargé le pack. Preuve de cet engouement, le Pack PE n’en est pas moins à sa 4ème version, qui offrira d’ici quelques semaines une meilleure ergonomie en permettant notamment une incrémentation automatique des données. « Pour être menée dans la moyenne requise de 40 heures, la mission dans la petite entité devait être rationalisée » rappelle Franck Basin.

Ce même groupe travaille sur les outils suivants : 

  • des notes sectorielles (BTP, Négoce, Services, Industrie…) afin d’analyser les risques inhérents pour chacun de ces secteurs.
  • un guide d’utilisation du Pack PE, dans le but de faciliter le plus possible l’utilisation des outils mis à disposition des confrères.

C’est ce souci d’adaptation à la taille de l’entité qui a également motivé le groupe « Contrôle qualité » qui travaille en partenariat avec la commission qualité, afin d’adapter les contrôle d’activité pour les petites et moyennes structures, en proposant aux contrôleurs qualité des outils leur permettant de privilégier l’essentiel.

Côté savoir-être, la Commission s’est penchée sur « la complémentarité des missions entre l’expert comptable et le commissaire aux comptes », sujet particulièrement important dans les petites entités. « Après avoir dressé un tableau synthétique résumant les missions respectives de deux intervenants, le groupe de travail va s’attacher à rendre ces éléments accessibles aux clients, mais aussi aux partenaires institutionnels et aux jeunes » indique Denis Lesprit. Le groupe travail également à la rédaction d’un guide de bonnes pratiques sur l’intervention des deux professionnels dans une même entité. Enfin, deux groupes de travail se concentrent sur la meilleures communication du CAC avec son client. Le premier, sur « l’utilité du CAC dans la PE » veut mieux traduire cette légitimité à l’extérieur. « Nous devons expliquer au dirigeant que nous mettons en oeuvre à ses côtés un véritable contrat de progrès, qui lui permet de travailler en amont des difficultés lorsque nous partageons avec lui notre approche par les risques. Nous lui permettons ainsi toute indépendance, de se protéger, de se benchmarker, de « muscler » sa structure financière, et donc de défendre ses emplois » résume Denis Lesprit. Le second groupe, sur « la communication du commissaire aux comptes à son client », travaille lui sur la perception de la mission du CAC par le chef d’entreprise. Tout est mis en oeuvre pour aider l’auditeur à sortir du carcan un peu rigide du rapport général, notamment le compte rendu d’intervention, qui lui permettra, à l’aide d’un diaporama, de prendre le recul nécessaire face à son client et de lui délivrer les éléments stratégiques.